Avez-vous confiance dans les instances du Parti ?
Publié : ven. 14 juin 2013, 19:18
On entends des propos assez dur sur la gestion du bureau ou des instances. Parfois ça me concerne même directement. On ne peut pas répondre à chacun et souvent on se concentre plus sur le fond du sujet que sur la forme. En l’occurrence je pense ici à l'histoire du dépôt de la marque, mais y a de temps en temps ce genre de remarques.
Je vais donc prendre la parole en mon nom, mais je sais que mon message reflétera l'avis de beaucoup d'autres membres des instances. Et même des pirates qui s'activent pour le parti sans avoir de titre officiel.
Déjà, sachez que je n'y suis jamais indifférent. Avoir des responsabilité, c'est s'exposer à la critique et forcement pas tout prendre au pied de la lettre bien sur mais nous somme une petite formation et il n'y a pas besoin de forcer le trait pour attirer mon attention. Cette semaine, j'ai reçu un mail d'un ancien membre d'une instance qui me traitait de manière "très dédaigneuse" et notamment, me menaçait physiquement directement. Alors ce genre de propos prononcé par l'intermédiaire d'un clavier n'a pas la même portée que dans la rue, je ne m'en formalise pas plus que ça mais la violence est réelle, et complètement disproportionnée (de mon point de vue).
Je ne fais pas carrière, je suis bénévole pour le Parti Pirate, je donne chaque semaine ce que ma boite vend à ses clients 2000€ au taux horaire et surtout je le fais avec plaisir car j'utiliser mon temps intelligemment, pour des gens qui (à mon sens) en valent la peine. Nous somme plusieurs dans ce cas et cette énergie des uns entraîne l'énergie des autres. C'est très agréable.
Et pourtant, malgré ça, nous en arrivons à des attaques ad hominem (sur les gens, et non les idées) et souvent à des situations qui pousseraient, si nous devions en tenir compte, à ne plus prendre de décision, attendre que les choses se fassent par la force des choses plutôt que par une volonté assumée. Ne prendre aucune décision est toujours sage car rien empêche de prendre la décision par la suite si on vous fait le reproche de ne pas l'avoir prise et jamais on ne saura ce que vous pensez réellement sur les choses.
C'est un mode de fonctionnement qui en vaut d'autres. L'inaction préserve l'existant et évite une prise de risque qui parfois est couronnée de succès mais qui souvent amène des difficultés à surmonter.
Je n'arrive pas à fonctionner comme ça car en portant ma candidature au bureau en novembre, j'ai pris l'engagement :
1/ D'assumer mon mandat jusqu'au bout
2/ De travailler à la débureaucratisation du parti et à la responsabilisation des équipes
J'aurai pu prendre d'autres engagements, je pourrais jeter l'éponge maintenant. Ce serait accepter un échec sur des objectifs qui me semblent avoir évolués dans le bon sens depuis l'an dernier et où je n'envisage pas de présenter un bilan inachevé à la fin d'année. J'avance donc avec énergie, et parfois à marche forcée, ce qui peut vexer certains (notamment ma remarque sur l’absentéisme chroniques aux réunions et aux AG qui a été prise de manière très personnelle par certains).
Nous passons beaucoup de temps à faire en sorte que les décisions soient collégiales. Nous consultons, nous publions les ordre du jour. Pour cela, et pour éviter la démotivation, on dose la consultation. C'est à dire que l'on consulte sur ce qui est important et on garde pour nous l'inévitable et le courant. Quant je dis qu'on garde pour nous, c'est à dire qu'on les assumes et qu'on rend des comptes mais on ne pose pas de jalons intermédiaires pour l'approbation des adhérent-e-s (et sympathisant-e-s). En voyant qu'à notre dernière AG, on a peiné à rassembler 20% d'adhérent, c'est parfois peu encourageant et on se dit (peut-être à tord ?) que poser trop de questions d'un coup nuis à la consultation du plus grand nombre. Nous préférons donc passer lorsque cela est possible par des processus de co-construction comme l'outil de démocratie liquide.
De plus, nous devons parfois concilier des contradictions. Par exemple je pense qu'une majorité a la volonté de faire du crowdsourcing pour les élections. Or nous n'avons pas de ressources techniques et juridiques pour mettre en oeuvre la plateforme actuellement. Cela demande aussi parfois à être un peu rébarbatif pour expliquer que nous devons respecter les lois, et parfois on interprète mal la loi, ce qui conduit à ré-freiner des actions pourtant fort bien engagées. Et parfois on fait des erreurs, soit que la décision se soit avéré par la suite une erreur, soit qu'on la présente mal mais elle se retrouve contestée.
J'aimerai croire que le problème ne vient que d'une minorité. Sur la majorité des adhérents qui s'expriment (ou qui ne s'expriment pas) il y a souvent du soutien et de l'aide. Sur les associations cités en exemple face au Parti Pirate, on constate une gouvernance souvent bien plus opaque et des décisions beaucoup plus radicales, fermant la porte à la démocratie qui est notre force.
Mais peut-être que je fais fausse route. Comme l'ont dit certains, nous avons le nez dans le guidon. On peut faire mal tout en ayant la sensation de faire bien. C'est vexant à entrevoir car ça nous remets en cause mais c'est honnête. Par le passé, d'autres ont préféré donner une démission dans ce genre de situation. Travailler seul, c'est souvent plus gratifiant car le résultat est plus immédiat. Au sein des instances, nous somme jugés sur le résultat ET sur la méthode. De plus le bénéfice de reconnaissance va au Parti pour les actions profitables. Mais donner sa démission, c'est une solution de facilité à laquelle j'oppose l'absence de conviction et de ténacité. Il faut donc faire face à la critique pour s'améliorer.
Est-ce que nous devons faire un vote de confiance ?
Donc j'en viens la question qui fâche. Un homme (ou une femme) en vaut un-e autre, si les adhérents veulent remettre les casquettes en jeu, c'est une perte de temps si le résultat est positif mais un gain de temps s'il ne l'est pas. Nous avons la possibilité de révoquer et de changer les responsables très facilement au Parti Pirate. De plus, chacun étant bénévole sans aucune contre-partie, la révocation, n'a pas aussi difficile à vivre qu'il peut sembler. C'est l'occasion de se réorienter dans un domaine où nous serions plus efficace.
- Est-ce que vous voudriez postuler en alternative/en complément ?
- Est-ce que vous aimeriez que nous mettions en place de nouveaux processus ? Une nouvelle ligne pour orienter le parti ?
Merci pour vos réponses précises. Merci aussi de ne pas reprendre le débat sur le nom du parti qui est déjà en discussion via la plateforme de démocratie liquide (et qui donc n'est plus sous notre responsabilité).
Je vais donc prendre la parole en mon nom, mais je sais que mon message reflétera l'avis de beaucoup d'autres membres des instances. Et même des pirates qui s'activent pour le parti sans avoir de titre officiel.
Déjà, sachez que je n'y suis jamais indifférent. Avoir des responsabilité, c'est s'exposer à la critique et forcement pas tout prendre au pied de la lettre bien sur mais nous somme une petite formation et il n'y a pas besoin de forcer le trait pour attirer mon attention. Cette semaine, j'ai reçu un mail d'un ancien membre d'une instance qui me traitait de manière "très dédaigneuse" et notamment, me menaçait physiquement directement. Alors ce genre de propos prononcé par l'intermédiaire d'un clavier n'a pas la même portée que dans la rue, je ne m'en formalise pas plus que ça mais la violence est réelle, et complètement disproportionnée (de mon point de vue).
Je ne fais pas carrière, je suis bénévole pour le Parti Pirate, je donne chaque semaine ce que ma boite vend à ses clients 2000€ au taux horaire et surtout je le fais avec plaisir car j'utiliser mon temps intelligemment, pour des gens qui (à mon sens) en valent la peine. Nous somme plusieurs dans ce cas et cette énergie des uns entraîne l'énergie des autres. C'est très agréable.
Et pourtant, malgré ça, nous en arrivons à des attaques ad hominem (sur les gens, et non les idées) et souvent à des situations qui pousseraient, si nous devions en tenir compte, à ne plus prendre de décision, attendre que les choses se fassent par la force des choses plutôt que par une volonté assumée. Ne prendre aucune décision est toujours sage car rien empêche de prendre la décision par la suite si on vous fait le reproche de ne pas l'avoir prise et jamais on ne saura ce que vous pensez réellement sur les choses.
C'est un mode de fonctionnement qui en vaut d'autres. L'inaction préserve l'existant et évite une prise de risque qui parfois est couronnée de succès mais qui souvent amène des difficultés à surmonter.
Je n'arrive pas à fonctionner comme ça car en portant ma candidature au bureau en novembre, j'ai pris l'engagement :
1/ D'assumer mon mandat jusqu'au bout
2/ De travailler à la débureaucratisation du parti et à la responsabilisation des équipes
J'aurai pu prendre d'autres engagements, je pourrais jeter l'éponge maintenant. Ce serait accepter un échec sur des objectifs qui me semblent avoir évolués dans le bon sens depuis l'an dernier et où je n'envisage pas de présenter un bilan inachevé à la fin d'année. J'avance donc avec énergie, et parfois à marche forcée, ce qui peut vexer certains (notamment ma remarque sur l’absentéisme chroniques aux réunions et aux AG qui a été prise de manière très personnelle par certains).
Nous passons beaucoup de temps à faire en sorte que les décisions soient collégiales. Nous consultons, nous publions les ordre du jour. Pour cela, et pour éviter la démotivation, on dose la consultation. C'est à dire que l'on consulte sur ce qui est important et on garde pour nous l'inévitable et le courant. Quant je dis qu'on garde pour nous, c'est à dire qu'on les assumes et qu'on rend des comptes mais on ne pose pas de jalons intermédiaires pour l'approbation des adhérent-e-s (et sympathisant-e-s). En voyant qu'à notre dernière AG, on a peiné à rassembler 20% d'adhérent, c'est parfois peu encourageant et on se dit (peut-être à tord ?) que poser trop de questions d'un coup nuis à la consultation du plus grand nombre. Nous préférons donc passer lorsque cela est possible par des processus de co-construction comme l'outil de démocratie liquide.
De plus, nous devons parfois concilier des contradictions. Par exemple je pense qu'une majorité a la volonté de faire du crowdsourcing pour les élections. Or nous n'avons pas de ressources techniques et juridiques pour mettre en oeuvre la plateforme actuellement. Cela demande aussi parfois à être un peu rébarbatif pour expliquer que nous devons respecter les lois, et parfois on interprète mal la loi, ce qui conduit à ré-freiner des actions pourtant fort bien engagées. Et parfois on fait des erreurs, soit que la décision se soit avéré par la suite une erreur, soit qu'on la présente mal mais elle se retrouve contestée.
J'aimerai croire que le problème ne vient que d'une minorité. Sur la majorité des adhérents qui s'expriment (ou qui ne s'expriment pas) il y a souvent du soutien et de l'aide. Sur les associations cités en exemple face au Parti Pirate, on constate une gouvernance souvent bien plus opaque et des décisions beaucoup plus radicales, fermant la porte à la démocratie qui est notre force.
Mais peut-être que je fais fausse route. Comme l'ont dit certains, nous avons le nez dans le guidon. On peut faire mal tout en ayant la sensation de faire bien. C'est vexant à entrevoir car ça nous remets en cause mais c'est honnête. Par le passé, d'autres ont préféré donner une démission dans ce genre de situation. Travailler seul, c'est souvent plus gratifiant car le résultat est plus immédiat. Au sein des instances, nous somme jugés sur le résultat ET sur la méthode. De plus le bénéfice de reconnaissance va au Parti pour les actions profitables. Mais donner sa démission, c'est une solution de facilité à laquelle j'oppose l'absence de conviction et de ténacité. Il faut donc faire face à la critique pour s'améliorer.
Est-ce que nous devons faire un vote de confiance ?
Donc j'en viens la question qui fâche. Un homme (ou une femme) en vaut un-e autre, si les adhérents veulent remettre les casquettes en jeu, c'est une perte de temps si le résultat est positif mais un gain de temps s'il ne l'est pas. Nous avons la possibilité de révoquer et de changer les responsables très facilement au Parti Pirate. De plus, chacun étant bénévole sans aucune contre-partie, la révocation, n'a pas aussi difficile à vivre qu'il peut sembler. C'est l'occasion de se réorienter dans un domaine où nous serions plus efficace.
- Est-ce que vous voudriez postuler en alternative/en complément ?
- Est-ce que vous aimeriez que nous mettions en place de nouveaux processus ? Une nouvelle ligne pour orienter le parti ?
Merci pour vos réponses précises. Merci aussi de ne pas reprendre le débat sur le nom du parti qui est déjà en discussion via la plateforme de démocratie liquide (et qui donc n'est plus sous notre responsabilité).